Les déclarations de Nicolas Perruchot dans la Nouvelle République du 29/01 sont inquiétantes quant au choix de société défendue par le nouveau président du conseil départemental.
On savait déjà que les routes constituaient le premier poste d’investissement du département pour 2018, on apprend désormais que le président veut une deuxième sortie d’autoroute, parce qu’il est « important d’obtenir un soutien fort au développement routier » et qu’une sortie « à 20 minutes de la métropole de Tours, c’est un véritable atout économique ». Voilà les deux arguments avancés pour soutenir l’urgence de cet aménagement. Ce qui semble signifier que pour Nicolas Perruchot, l’avenir du transport, c’est l’autoroute, avec des véhicules nécessairement bien plus rapides qu’aujourd’hui pour être capable de rallier Tours en 20 minutes. C’est inquiétant.
Le développement économique d’un département ne se mesure heureusement pas au nombre de sorties d’autoroutes dont il dispose, et si une (coûteuse) étude est en cours, elle porte sur l’évolution du trafic dans le secteur et sur l’opportunité (ou pas) d’un second échangeur. L’étude envisage aussi (heureusement) d’autres solutions, certainement moins chères pour les contribuables et pour l’environnement, comme le réaménagement du réseau secondaire.
Dans la même logique, un autre projet à moyen terme du conseil départemental, le réaménagement de la patte d’oie au sud de l’agglomération blésoise, envisage la destruction d’une partie importante de la forêt, pourtant un atout écologique, touristique et économique de notre département. Plutôt que d’investir dans le bitume, le département et les collectivités locales pourraient par exemple soutenir et développer les alternatives à la voiture individuelle pour les déplacements quotidien.
Il nous semble important d’alerter aujourd’hui sur la nécessité de penser l’avenir des déplacement dans le département autrement que par le seul prisme routier, et autrement que par une logique de surenchère d’infrastructures ruineuses. Parce que les modes de déplacement changent, parce que les enjeux environnementaux nous obligent à repenser ces modes de déplacement, et enfin parce que le grignotage des espaces naturels et agricoles sont un véritable fléau dans notre pays auquel il faut mettre un terme. L’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes doit être un signal pour repenser l’aménagement du territoire à l’heure du changement climatique. C’est un autre avenir qu’il faut construire aussi en Loir et Cher.
Pour EELV Loir et Cher,
François Thiollet